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Algérie : Campagne Internationale pour la Libération de Salah-Eddine Sidhoum, prisonnier d’opinion

Nous vous demandons de signer cette pétition en faveur de la libération de ce grand défenseur des droits de l’Homme qu’est Salah-Eddine Sidhoun. Plusieurs organisations de droits de l’Homme, mais aussi des intellectuels, des universitaires et des hommes politiques de renom ont déjà apposé leurs signatures. Mais il est encore impératif de recueillir d’autres signatures.

A Monsieur Sérgio Vieira de MELLO
Haut-Commissaire Des Nations Unies
Aux droits de l’Homme
8-14 avenue de la Paix
Genève, Suisse

Monsieur,
Dans le cadre de la Campagne Internationale pour la protection de Monsieur Salah-Eddine Sidhoum, nous attirons votre attention sur la situation de ce militant algérien des droits de l’Homme, privé de liberté et contraint à la clandestinité depuis huit années pour délit d’opinion.

Vous trouverez ci-joint un résumé du parcours engagé de ce défenseur acharné et déterminé pour la promotion et le respect des Droits Humains dans son pays.

Au nom des normes internationales qui protègent la liberté d’expression, de conscience et de circulation, nous vous demandons d’agir auprès des autorités algériennes, pour qu’il soit mis un terme à son exil forcé, que des garanties internationales lui soient assurées pour un retour à une vie normale auprès des siens.

Nous, Organisations et Défenseurs des Droits de l’Homme soussignés, sommes convaincus que vous ne ménagerez pas vos efforts pour cette noble action. Nous vous en remercions à l’avance et vous adressons nos meilleures salutations.

Pour signer : envoyer un mail en inscrivant nom + prénom et qualité [email protected]

Liste des signataires de la lettre

Qui est Salah-Eddine Sidhoun ?

Résumé de son parcours de militants des droits de l’homme

« J’aime mieux être en prison et demeurer d’accord avec ma conscience et mon sentiment du devoir que de demeurer en liberté et me dire que je suis un poltron ou un lâche. »

C’est par cette magnifique phrase du journaliste Robert Barrat que la lettre ouverte, adressée à l’opinion publique et aux organisations des Droits de l’Homme, par Salah-Eddine Sidhoum, militant des Droits de l’Homme au long parcours, commence. Elle renseigne sur les fortes convictions de l’homme et donne une mesure de sa détermination à combattre l’oppression et les dictatures jusqu’au bout et ce quel qu’en soit le prix. C’était en 2000, l’année faste de la promotion de la concorde civile en Algérie. Cette fausse concorde devait ramener une paix miraculeuse à un pays ensanglanté et à un peuple profondément endeuillé par des années d’une guerre des plus meurtrières.

Dans cette lettre ouverte, Salah-Eddine Sidhoum suggérait à la justice de son pays qu’il était prêt à se présenter devant celle-ci pour peu qu’on lui reconnaisse le statut de prisonnier d’opinion et qu’on l’assure d’un jugement équitable et indépendant des mailles du pouvoir. Il voulait des garanties pour sortir des abîmes noirs de la clandestinité ; mais elles ne vinrent de nulle part.

Salah-Eddine Sidhoum est chirurgien ; il avait occupé le poste de Maître-assistant à la faculté de médecine d’Alger jusqu’en 1994. C’est un militant des Droits de l’Homme de longue date. En avril 1980, il avait été arrêté et avait subi des menaces pour avoir diffusé une pétition exigeant la libération de toutes les personnes emprisonnées lors du printemps berbère. En octobre 1988, il avait alerté l’opinion publique nationale et internationale sur l’usage de la torture et de balles explosives dans la répression des jeunes. Il avait contribué avec d’autres confrères à la création du Comité Médical de Lutte Permanente contre la Torture.

Ses responsabilités de militant s’alourdissent avec la tragédie que vit l’Algérie depuis plus d’une décennie. Il est parmi les rares à avoir porté haut et fort son témoignage sur les violations systématiques des droits de la personne humaine à une période où l’omerta aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur régnait : silence, laissez-nous tuer, torturer, faire disparaître… Il fallait frapper de terreur les populations à l’intérieur et organiser l’une des plus grandes manipulations des opinions du XXe siècle à l’extérieur.

Le silence s’ensuivra. En vérité, c’était un faux silence. Il était même assez assourdissant. Il était couvert par les mensonges des sbires de la poignée de généraux décideurs. Mais quelques militants ne désarmèrent pas face à l’extraordinaire armada médiatique mise en place et à la grande manipulation du pouvoir et de ses satellites. Salah-Eddine Sidhoum est de ceux qui n’ont pas abdiqué face à ces grands moyens.

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Il n’a pas cessé depuis 1992 de témoigner et d’informer sur la situation désastreuse des Droits de l’Homme en Algérie, notamment en diffusant par plusieurs canaux (écrits et médiatiques) les nombreux cas de torture, de disparitions, d’exécutions extrajudiciaires. Il a toujours affirmé, à juste titre, que « ni la torture ni la politique dite sécuritaire n’étaient des solutions à la crise algérienne. Que le problème était éminemment politique et que la solution ne pouvait être que politique ».

En septembre 1994, il adressa une lettre ouverte, au général-Chef de l’État Liamine Zeroual, dans laquelle il attirait son attention sur les graves dérives du tout-sécuritaire au détriment des Droits de l’Homme en documentant son écrit de 53 cas précis d’atteintes gravissimes aux droits de l’Homme. Il l’informa aussi de sa possession d’un millier de cas de violations graves bien documentées qu’il pourrait éventuellement remettre à une commission d’enquête honnête si jamais elle était créée. La lettre a été manifestement interceptée par les dompteurs sans conscience des consciences libres. Par la suite, il trouva son nom, dans un article publié par le quotidien El Watan, parmi une liste de professeurs d’universités et de médecins recherchés par la police. Ils étaient accusés de « terrorisme ». N’est pas terroriste qui veut. Au même moment, le miracle des hasards « heureux » coïncide avec une rumeur affolante selon laquelle Sidhoum est condamné à mort par les « mystérieux » GIA. Le message ne pouvait être plus clair. Rappelons-nous cette sinistre période d’assassinats programmés, ciblés, précédés de listes publiées par les GIA, de personnalités du monde universitaire, médical, culturel, etc. Les GIA rataient rarement leurs victimes.

La mise en application de cette condamnation ne tardera pas à venir. En effet, au lendemain de la diffusion par une chaîne française du documentaire de la BBC sur la “guerre cachée” en Algérie, dans lequel il dénonçait le terrorisme d’État, responsable de toutes les autres dérives sanglantes que connaîtra le pays, trois individus armés, venus à bord d’un véhicule banalisé, feront irruption à son domicile pour l’assassiner. Ne l’ayant pas trouvé, ils terroriseront sa vieille parente avant de prendre la fuite. C’est dans cette situation que Sidhoum s’est vu contraint à la clandestinité. Cela fait exactement huit années de plongées dans les affres de la clandestinité. Mais cela ne suffit pas aux autorités. En 1997, il est condamné à 20 ans de prison par contumace.

Malgré cette situation très contraignante, il continue à alimenter la postérité d’un gigantesque travail de mémoire sur la tragédie algérienne, qui sans aucun doute facilitera le moment venu un grand travail de vérité indispensable pour reconstruire une Algérie nouvelle. C’est ce que les autorités ne lui pardonnent pas. D’où les harcèlements de la police politique à l’encontre de sa famille restée en Algérie. Les actes d’intimidation se sont notamment multipliés depuis la publication d’une très longue liste de victimes des disparitions forcées et d’exécutions sommaires.

Le comité de soutien à M. Sidhoum demande aux autorités algériennes :
1. d’assurer la sécurité et l’intégrité physique et psychologique du Dr Sidhoum Salah-Eddine et des membres de sa famille ;

2. de respecter sa dignité, son droit d’avoir et de défendre ses opinions et sa croyance ;

3. de lui garantir un procès équitable et public, par une juridiction indépendante et devant des observateurs d’organisations de défense des droits de l’homme nationales et internationales ;

4. de faire respecter les principes de présomption d’innocence, de droit à la défense et de discussion contradictoire des charges, des preuves et des témoignages ;

5. de faciliter l’obtention de visas aux observateurs étrangers pour qu’ils puissent se rendre en Algérie sans difficultés et dans des délais raisonnables.

6. d’éviter qu’il soit confronté à de nouvelles machinations dans le but de le condamner à de lourdes peines et le marginaliser.

Pour signer : envoyer un mail en inscrivant nom + prénom et qualité [email protected]

Liste des signataires de la lettre

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