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Adieu Bonaparte, bonjour Nicolas !

France's President Nicolas Sarkozy (L) and Egypt's President and summit co-chairman Hosni Mubarak (R) welcome Syria's President Bashar al-Assad as he arrives to attend the Paris' Union for the Mediterranean founding summit, on July 13, 2008 at the Grand Palais in Paris. French President Nicolas Sarkozy and 42 leaders launch today a union between Europe and its Mediterranean neighbours but tensions among Middle East countries could undermine the grand plan. AFP PHOTO / Dominique Faget

Dans cet article*, le politologue Vincent Geisser tente de décrypter les soubassements culturels, idéologiques et sécuritaires du projet méditerranéen du Président de la République, Nicolas Sarkozy. Loin de remettre en cause la sincérité de l’engagement méditerranéen du Chef de l’Etat français, il en souligne les contradictions ingérables. Ainsi, l’Union pour la Méditerranée (UPM), dont le sigle rappelle étrangement celui du parti du président (UMP), apparaît comme un projet mal engagé, à moins de le considérer comme une simple agence sécuritaire tempérée par quelques aspects folkloriques. Au-delà des limites du projet, c’est aussi la question de la construction d’un espace démocratique en Méditerranée qui est posée. Or, sur ce dossier tabou, l’UPM reste muette, enregistrant même une véritable régression par rapport au Traité de Barcelone.

Le discours de Toulon du 7 février 2007 peut être considéré à juste titre comme l’acte fondateur du projet méditerranéen de Nicolas Sarkozy. Bien qu’il n’ait pas suscité autant de polémiques que son discours de Dakar sur la prétendue incapacité chronique des Africains à rentrer dans l’Histoire, il n’en soulève pas moins un certain nombre de questions sur la vision méditerranéenne du Président et, d’une manière plus générale, sur sa vision du monde. En effet, le discours de Toulon a provoqué des réactions contradictoires ; certains y voyant une volonté sincère de Nicolas Sarkozy de rééquilibrer les échanges Nord-Sud, en renouant avec une véritable ambition méditerranéenne qui viendrait contrebalancer les tendances au repli continental ; d’autres, au contraire, ont interprété le mediterranean dream du président comme la manifestation d’un esprit de conquête et un désir secret de reconstituer le « protectorat méditerranéen » de l’empire français.

Quoiqu’il en soit, le projet méditerranéen de Nicolas Sarkozy a donné lieu à plusieurs lectures qui, nous semble t-il, se réfèrent chacune aux centres d’intérêts propres aux différents récepteurs, sans que l’on parvienne nécessairement à y déceler une certaine cohérence entre ses « penchants sudistes » et ses ambitions néo-impériales. Pour les uns, Nicolas Sarkozy serait le promoteur d’un « nouveau tiers-mondisme » davantage réaliste et pragmatique, pour les autres l’apôtre d’un néocolonialisme du XXIe siècle qui instrumentaliserait la question méditerranéenne à des fins de pouvoir personnel. En somme, les premiers se limitent volontiers aux passages aux accents gaulliens, voire braudéliens, du discours sarkozyen sur la Méditerranée comme « mer ouverte », les seconds à sa vision étriquée de l’histoire (la critique de la repentance) et à sa conception restrictive des mobilités humaines (l’immigration choisie à l’échelle méditerranéenne). Pourtant, dans le discours fondateur de Toulon, il existe bien une véritable cohérence entre ces deux registres qui ne sauraient être interprétés comme l’expression d’un « double discours » ou de schizophrénie présidentielle et qui scellent leur unité dans ce dialogisme sécuritaire à portée culturaliste.

Nicolas Sarkozy croit fermement en l’existence objective des « civilisations » et au danger éminent d’un clash et il veut y opposer un dialogue réaliste et « civilisateur », au sein duquel la partie Nord de la Méditerranée viendrait soutenir sa partie Sud, afin qu’elle ne replonge pas dans la barbarie et l’obscurantisme. Le président de la République se présente ainsi comme un « Huntington à visage humain »[1], partant du même postulat idéologique que le célèbre politologue américain (la théorie du clash des civilisations), mais pour mieux le retourner à des fins pacifiques :

« Notre grand tort est d’avoir longtemps, trop longtemps, tourné le dos à la Méditerranée. […] Il faut dire les choses comme elles sont : en tournant le dos à la Méditerranée, l’Europe et la France ont cru tourner le dos au passé. Elles ont en fait tourné le dos à leur avenir. Car l’avenir de l’Europe est au sud. Le rêve européen a besoin du rêve méditerranéen. Il s’est rétréci quand s’est brisé le rêve qui jeta jadis les chevaliers de toute l’Europe sur les routes de l’Orient, le rêve qui attira vers le sud tant d’empereurs du Saint Empire et tant de rois de France, le rêve qui fut le rêve de Bonaparte en Egypte, de Napoléon III en Algérie, de Lyautey au Maroc. Ce rêve qui ne fut pas tant un rêve de conquête qu’un rêve de civilisation »[2].

En ce sens, Nicolas Sarkozy se sent investi d’une mission historique : poursuivre l’œuvre civilisatrice de nos glorieux ancêtres.

Civiliser les « barbares » d’ici et là-bas

Selon Nicolas Sarkozy, la France se devrait donc de renouer avec son destin impérial, montrant la voie à l’Europe, afin de rallumer les « Lumières » dans un monde méditerranéen de plus en plus confronté aux pulsions destructrices et mortifères. La République française pourrait d’autant mieux assumer cette mission qu’elle partage avec les peuples de la rive Sud une histoire commune. A ce niveau, la conception des relations internationales véhiculée par le président de la République prend corps dans sa vision de l’Histoire, où la colonisation est moins perçue comme projet d’aliénation et de domination de l’Autre que comme œuvre de civilisation. Civiliser les « barbares » de la rive Sud de la Méditerranée est certes une mission du passé mais qui garde tout son sens dans le temps présent :

« Cessons de noircir le passé. L’Occident longtemps pécha par arrogance et par ignorance. Beaucoup de crimes et d’injustices furent commis. Mais la plupart de ceux qui partirent vers le Sud n’étaient ni des monstres ni des exploiteurs. Beaucoup mirent leur énergie à construire des routes, des ponts, des écoles, des hôpitaux. Beaucoup s’épuisèrent à cultiver un bout de terre ingrat que nul avant n’eux n’avait cultivé. Beaucoup ne partirent que pour soigner, pour enseigner.

On peut désapprouver la colonisation avec les valeurs qui sont les nôtres aujourd’hui. Mais on doit respecter les hommes et les femmes de bonne volonté qui ont pensé de bonne foi œuvrer utilement pour un idéal de civilisation auquel ils croyaient. Il faut respecter ces milliers d’hommes et de femmes qui toute leur vie se sont donné du mal pour gagner par eux-mêmes de quoi élever leurs enfants sans jamais exploiter personne et qui ont tout perdu parce qu’on les a chassés d’une terre où ils avaient acquis par leur travail le droit de vivre en paix, une terre qu’ils aimaient, parmi une population à laquelle les unissait un lien fraternel »[3].

Ici, l’Histoire revisitée par notre président de la République vaut aussi projet d’avenir, la bravoure des « petits colons français » devant servir d’exemple aux générations futures.

Génie gaulois versus polygamie arabe

Le corollaire logique de cette mission historique dévolue à la France est la poursuite de l’œuvre civilisatrice sur son propre sol face à ces hordes de « nouveaux barbares » venus du Sud de la Méditerranée qui, par leurs us et coutumes, menacent les principes fondamentaux de notre civilisation française et européenne :

« Je souhaite qu’on ne puisse pas vivre en France sans respecter sa culture et ses valeurs. Je souhaite qu’on ne puisse pas s’installer durablement en France sans se donner la peine d’écrire et de parler le Français. Et à ceux qui veulent soumettre leur femme, à ceux qui veulent pratiquer la polygamie, l’excision ou le mariage forcé, à ceux qui veulent imposer à leurs sœurs la loi des grands frères, à ceux qui ne veulent pas que leur femme s’habille comme elle le souhaite je dis qu’ils ne sont pas les bienvenus sur le territoire de la République française. A ceux qui haïssent la France et son histoire, à ceux qui n’éprouvent envers elle que de la rancœur et du mépris, je dis aussi qu’ils ne sont pas les bienvenus  »[4].

On comprend dès lors que les différents registres du discours fondateur de Toulon ne sauraient être analysés séparément, participant d’une même matrice idéologique : l’espace méditerranéen conçu à la fois comme affirmation et redéploiement du génie européen qui, dans le discours sarkozyen, se réduit bien souvent au génie français, les autres pays européens étant considérés comme moins aptes à exercer la mission de civilisation, l’échec du processus de Barcelone en étant selon Henri Guaino, le conseiller du président, la preuve vivante :

« La Méditerranée s’est toujours efforcée de retrouver son unité perdue depuis la fin de l’Empire romain, par la conversion religieuse, la guerre, la conquête. Toutes ces voies ont échoué. La grande leçon de l’histoire est que cette aspiration profonde à l’unité ne pourra être satisfaite par une domination d’une partie de la Méditerranée sur une autre.

Avec Barcelone, l’Europe a marqué son intérêt pour le Sud mais elle a échoué à refonder sur d’autres bases le dialogue entre l’Occident et le monde du sud de la Méditerranée. Car ce dialogue était extrêmement déséquilibré. Il consistait, pour l’Europe, à offrir son aide, à formaliser des rapports de prestataires à clients. On reproduisait le rapport entre le Nord et le Sud, les dominants et les dominés… »[5].

La démocratie pour les Arabes : de la confiture pour les « moutons » ?

Ce nouveau tiers-mondisme libéralo-conservateur du XXIe, largement inspiré par le conseiller du président, cache mal pourtant un certain réalisme sécuritaire, l’esprit conquérant reprenant très vite le dessus sur la volonté réelle de renverser le rapport de domination :

« Une autre erreur, ajoute Henri Guaino, a été de vouloir conditionner la coopération avec la Méditerranée à la résolution des questions politiques. Comme celles-ci étaient insolubles a priori, on n’a pas pu avancer sur les questions concrètes. Or, la paix, la démocratie, les droits de l’homme sont l’aboutissement d’un processus de coopération et non la condition de sa mise en chantier. C’est en avançant sur des coopérations concrètes, de plus en plus étroites, que l’on peut créer des liens de solidarité entre les peuples »[6].

En résumé, la future Union pour la Méditerranée [initialement Union méditerranéenne dans sa version sarkozyenne] se devra d’éviter les questions qui fâchent au profit d’une approche purement pragmatique des relations entre les deux rives : discrétion sur les questions d’immigration, des droits de l’Homme et de la démocratie et approche édulcorée du problème israélo-palestinien. De ce fait, les inspirateurs français de l’UPM se retrouvent prisonniers dans leurs propres contradictions : construire un nouvel espace politique méditerranéen tout en cherchant à dépolitiser les problèmes fondamentaux qui touchent les populations.

Quid de la démocratie dans le monde arabe ? Quid de l’occupation israélienne en Palestine ?

Sur toutes ces questions, l’UPM a choisi de rester fort discrète, afin de ne pas froisser les susceptibilités politiques des différents partenaires.

Le rêve civilisateur des éminences grises du sarkozysme d’Etat se combine difficilement aux contingences sécuritaires qui les obligent à faire machine arrière et à se rallier finalement à une version minimaliste et technocratique de l’Union méditerranéenne qui devient désormais l’UPM, un simple sigle administratif pour un grand projet de civilisation.

Comme le soulignait avec ironie le journaliste Pierre Haski, « Sarkozy vend la Méditerranée au rabais aux Européens »[7]. D’avoir vu trop grand (relancer un projet civilisateur à l’échelle de la Méditerranée), le président de la République a dû se contenter du « plus petit », une version très « technique » et très « froide » de l’Union méditerranéenne qui n’innove en rien par rapport au processus de Barcelone, duquel pourtant le président cherchait à tout prix à s’émanciper. Cette filiation avec Barcelone 1995 est d’ailleurs réaffirmée explicitement par les signataires de la Déclaration commune du sommet de Paris pour la Méditerranée, comme si Nicolas Sarkozy avait dû se résigner à n’être qu’un commis administratif de l’Union européenne et non un bâtisseur d’empire et de civilisation.

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En somme, le projet méditerranéen se retrouve ramené à des dossiers techniques et à des politiques publiques transnationales peu ambitieuses et surtout très consensuelles : la gestion de l’eau, l’énergie solaire, la dépollution de la Méditerranée… En bref : une Union pour la Méditerranée qui semble davantage soucieuse du sort des petits oiseaux et des poissons d’eau de mer que des êtres humains, en dépit d’une réelle volonté de relancer les échanges culturels et intellectuels.

La danse du ventre comme remède au choc des civilisations ?

On pourra toujours se consoler en prétendant que si l’Union pour la Méditerranée ne s’intéresse guère aux travailleurs, aux migrants économiques, aux réfugiés politiques (c’est vrai que, selon Nicolas Sarkozy, il n’y pas de dictatures dans le monde arabe mais des régimes démocratiques en apprentissage) et aux citoyens ordinaires, elle favorisa au moins les échanges scientifiques, universitaires et intellectuels, la face « noble » de l’immigration en quelque sorte. Le « dialogue des cultures » se trouve ainsi proclamé comme une priorité de la nouvelle UPM, exprimant son désir de lutter contre les intégrismes, les extrémismes et toutes les formes de fanatismes qui menacent la « bonne entente » entre les deux rives de la Méditerranée :

« [Les chefs d’Etat ou de gouvernement] soulignent qu’il faut agir sur les facteurs qui favorisent la propagation du terrorisme sous toutes ses formes, dans toutes ses manifestations et sans réserve, quels qu’en soient les auteurs, les cibles et les finalités. Ils rappellent aussi qu’ils rejettent totalement les tentatives d’associer une religion ou une culture, quelle qu’elle soit, au terrorisme, et confirment qu’ils sont résolus à tout mettre en œuvre pour résoudre les conflits, mettre fin aux occupations, lutter contre l’oppression, réduire la pauvreté, promouvoir les droits de l’homme et la bonne gestion des affaires publiques, améliorer la compréhension interculturelle et garantir le respect de toutes les religions et croyances. Ces actions servent directement les intérêts de tous les peuples de la région Euromed et vont à l’encontre de ceux des terroristes et de leurs réseaux »[8].

On peut légitimement s’interroger sur le sens profond de ce dialogisme interculturel qui est devenu aujourd’hui la doxa de la plupart des organisations internationales et transnationales. De ce point de vue, le « dialogue des cultures » et, sa version plus hard, le « dialogue des civilisations » paraissent fonctionner davantage comme des vecteurs de brouillage de la lisibilité des situations autoritaires et inégalitaires, contribuant à une dépolitisation des responsabilités au profit d’une survalorisation intéressée des facteurs culturels et religieux, tel un voile posé sur l’autoritarisme et les rapports de domination Nord-Sud.

Comme le relève très justement le politologue François Burgat « l’approche et le traitement culturalistes des tensions internationales, en général, et de la violence dite ‘terroriste’, en particulier, recèlent ainsi plusieurs paradoxes. En se coulant dans le moule des appartenances culturelles, ils peuvent contribuer à crédibiliser les différences culturelles (que les acteurs sont invités à ‘respecter’ plus qu’à relativiser), qu’ils devraient tout autant aider à dépasser. L’insistance accordée au registre culturel participe d’un mécanisme d’occultation des causalités politiques de tensions. Elle cautionne souvent de ce fait une distribution très unilatérale des responsabilités (les ‘maladies’ de la culture de l’Autre suffisant à expliquer les difficultés de notre coexistence avec lui) qui retarde d’autant l’adoption de solutions réalistes »[9].

L’UPM ne rompt pas avec cette approche culturaliste. Bien au contraire, elle la légitime dans le texte. Encore une manière de nous faire croire que la question israélo-palestinienne relève du conflit entre deux religions (Islam/Judaïsme) ou, pire encore, de l’irresponsabilité totale des « méchants terroristes » du Hamas qui veulent imposer un Etat islamique à l’ensemble de la Palestine.

***

En définitive, l’Union pour la Méditerranée apparaît comme un projet mort né, victime des contradictions inhérentes à la « philosophie » de ses principaux inspirateurs : Nicolas Sarkozy et Henri Guaino, pour ne pas les citer[10]. La volonté de relancer le rêve méditerranéen se heurte aux nouveaux impératifs sécuritaires et au dogme de « l’immigration choisie », dont la France est désormais nouvelle prêtresse en Europe. Nicolas Sarkozy ambitionnait secrètement de devenir un Bonaparte du XXIe siècle à la reconquête des rivages Sud de la Méditerranée. Il sera au mieux un « petit Napoléon » prisonnier du carcan répressif européen qu’il a lui-même contribué à instaurer et à légitimer auprès de ses principaux partenaires européens et maghrébins, au risque de transformer « son » UPM en un élément de curiosité exotique et folklorique de l’Union européenne sur fond d’idéologie sécuritaire.

 


* Cet article est une version légèrement remaniée de l’éditorial de Vincent GEISSER, paru dans le n° 120, vol. 20, de la revue Migrations Société, novembre-décembre 2008.

[1] HUNTINGTON Samuel, Le choc des civilisations, Paris, Odile Jacob, 1997.

[2] SARKOZY Nicolas, Toulon, le 7 février 2007 : www.u-m-p.org/site/index.php/s_informer/discours/nicolas_sarkozy_a_toulon.

[3] SARKOZY Nicolas, Toulon, le 7 février 2007, ibid.

[4] SARKOZY Nicolas, Toulon, le 7 février 2007, ibid.

[5] GUAINO Henri, « Faut-il croire à l’Union pour la Méditerranée ? », débat avec Pascal Boniface, propos recueillis par Alain Barluet, Le Figaro, 28/03/2008.

[6] GUAINO Henri, « Faut-il croire à l’Union pour la Méditerranée ? », ibid.

[7] HASKI Pierre, « Sarkozy vend la Méditerranée au rabais aux Européens », Rue89, 14/03/2008.

[8] Déclaration commune du sommet de Paris pour la Méditerranée, ibid.

[9] BURGAT François, « Le ‘dialogue des cultures’ : une vraie-fausse réponse à l’autoritarisme », dans Olivier Dabène, Vincent Geisser et Gilles Massardier, Autoritarismes démocratiques et démocraties autoritaires au XXIe siècle. Convergences Nord-Sud, Paris, La Découverte, 2008, p. 235-236.

[10] A ce propos, cf. l’excellent ouvrage de PATRIE Béatrice, ESPAÑOL Emmanuel, Méditerranée, adresse au président de la République Nicolas Sarkozy, Paris, Sindbad, 2008.

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