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A Jérusalem, le coup de théâtre du cheik Taysir al-Tamini

Véritable point d’orgue de la tournée papale en Terre Sainte, l’intervention inopinée du courageux cheik Taysir al-Tamini, à la fin du discours prononcé par Benoît XVI devant un parterre composé des différents représentants religieux au centre Notre Dame de Jérusalem, restera gravée dans la mémoire comme l’une des images choc qui font l’Histoire.

Prenant de court un protocole minutieusement planifié, le délégué palestinien pour le dialogue interreligieux s’est emparé du micro face à un auditoire médusé, se lançant dans un réquisitoire en arabe contre les exactions d’Israël et ses transgressions systématiques de toutes les lois religieuses et civiles en toute impunité.

Resté assis tout au long de ce plaidoyer réhabilitant la cause palestinienne, dont il n’a pu entendre la traduction, le pape esquissait quelques sourires compassés, conscient des tensions très palpables qui gagnaient la salle et les organisateurs de la rencontre.

Couvrant les voix de protestations des représentants juifs qui menacèrent de quitter les lieux, l’anathème du cheikh a pu résonner dans une vibrante condamnation d’une tragédie reconnue par des milliers de non musulmans à travers le monde, laïques et catholiques, y compris des hommes d’église : « Depuis qu’Israël a occupé Jérusalem, en 1967, il a transgressé toutes les lois religieuses et civiles, a détruit les maisons, a occupé les terres et il y a édifié des maisons pour les israéliens, chassant des milliers de ses habitants originaire » s’est-il indigné.

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Puis, se tournant directement vers Benoît XVI dans le plus grand respect, il supplia le pape d’intercéder en faveur d’une paix juste et urgente : « Sainteté, je vous supplie au nom de l’Unique Dieu, de condamner ces crimes, de faire la pression sur le Gouvernement israélien pour arrêter les offensives contre le peuple palestinien, de libérer les milliers de détenus dans les prisons de l’occupation, de détruire le mur de séparation ethnique, d’ôter les installations et de redonner les terres occupées à leurs légitimes des propriétaires ».

Semant la panique au sein de l’administration israélienne et du Vatican, et récoltant sans surprise une déferlante de critiques cinglantes, le cheikh Taysir al-Tamini, animé d’une témérité qui force le respect, a créé un événement diplomatique majeur, dont la presse italienne s’est fait l’écho, mais que nos vaillants médias hexagonaux, s’autocensurant, ont passé directement à la trappe…

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