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Madeleine Albright, ennemie jurée de Trump, se dit prête “à s’enregistrer comme musulmane par solidarité”

Alors que la campagne présidentielle américaine battait son plein, en offrant le triste spectacle de l’impossible choix entre la peste et le choléra, Donald Trump faisait figure de trublion, redoutablement cynique, aux yeux de l’une de ses plus farouches détractrices : l’octogénaire Madeleine Albright, la première femme à avoir été promue aux hautes fonctions de Secrétaire d’Etat sous l’ère Clinton, en 1997, qui n’a pas eu de mots assez forts pour dénoncer l’extrême dangerosité de celui dont la « seule participation » à la course à la Maison Blanche « nuisait à la sécurité nationale ».

Sa victoire fracassante et sa prise de fonction au pas de charge, en dégainant des décrets comme s’il en pleuvait, n’ont pas laissé longtemps atone et sans voix l’ex-ambassadrice aux Nations Unies, qui fut elle-même une enfant d’immigrés dans une vie antérieure, après avoir fui la Tchécoslovaquie avec ses parents devant l’arrivée des nazis.

Outrée par les nouveaux décrets sur l’immigration, furieusement anti-musulmans, signés par un président devenu sa bête noire, Madeleine Albright, hyperconnectée, n’a pas pris sa plus belle plume pour le désapprouver publiquement, mais a posté quelques tweets indignés dont l’un a produit son petit effet percutant : « J’ai été élevée catholique, je suis devenue épiscopalienne, puis j'ai découvert que ma famille était juive. Je suis prête à m'enregistrer en tant que musulmane par solidarité », a-t-elle cliqué, en sonnant la charge contre un mandat qui n’augure rien de bon.

Cette fille d’un diplomate tchèque qui, en 1997, au cours d’une interview sous la forme d’un portrait intime, révélait que ses parents, convertis au christianisme pour échapper aux persécutions antisémites, ne lui avaient jamais parlé de leur culture juive, plaide aujourd’hui avec force la cause des réfugiés et pour que l’Amérique de Trump ne soit pas celle d’un grand bâtisseur de murs de la honte et de frontières hermétiquement closes.

« L’Amérique doit rester ouverte aux gens de toutes croyances et de toutes origines », a insisté Madeleine Albright, en appelant les Américains à ne pas succomber aux sirènes électrisantes du nationalisme et de la xénophobie.  

Si la twittosphère de l'autre côté de l'Atlantique salue, à l’unisson, son élan d’indignation, les critiques de certains twittos, qui n’ont pas la mémoire courte, ont fait entendre une forte dissonance en lui rappelant que sa solidarité envers les Irakiens, en 1996, avait été moins manifeste, pour ne pas dire cruellement inexistante.

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En effet, en 1996, à la question d’une journaliste qui cherchait à savoir si les sanctions contre l’Irak et leur long cortège de petites victimes innocentes (plus d'un demi million d'enfants) étaient justifiés et justifiables, Madeleine Albright avait alors répondu sans sourciller : « Je crois que c'était un choix très difficile, mais le prix… nous pensons que le prix en valait la peine ».  

 

 

 

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