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Annecy : un parent d’élèves exige l’expulsion d’une maman voilée, le jour de la rentrée

Près de trois semaines après une rentrée scolaire dont elle garde le souvenir cuisant, une chef d’entreprise musulmane d’Annecy, fort honorablement connue, peine à se remettre du terrible affront qu’elle a subi, alors qu’elle accompagnait ses enfants à l’école Carnot, située au cœur de la ville savoyarde.

C’était le 1er septembre, et comme il est d’usage en ce premier jour où les écoliers rejoignent les salles de classe, les parents pouvaient amener leurs enfants auprès de leur enseignante. Mais pour ce faire, il fallait traverser la cour d’école, ce qui a valu à cette mère de famille voilée, native d’Annecy, d’être méchamment apostrophée par un parent d’élèves qui a vu rouge en l’apercevant.   

Devant ses enfants, cette maman s’est vu intimer l’ordre de quitter les lieux par un simple père de famille qui s’est cru autorisé à l’expulser, empiétant allègrement sur l’autorité de l’établissement scolaire, tout en se targuant d’être un « citoyen français », au motif que le port du voile est un signe ostentatoire religieux et qu’il est proscrit à l’école.

Un motif irrecevable puisque, comme chacun sait, hormis ces bons français qui, légitimés par un discours politique à droite toute, se font plus royalistes que le roi, la loi du 15 mars 2004 ne s’applique pas aux mères d’élèves voilées et ne s’étend pas aux confins illimités de l’espace public.

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Bien que réconfortée par les marques de soutien officielles, de la part du maire d’Annecy et des enseignants de l’école, et plus personnelles, émanant de certains parents, cette mère de famille ressent toujours la douleur de l’humiliation, les jours qui passent la rendant plus aiguë encore.

Aussi, la semaine dernière, après mûre réflexion, a-t-elle décidé de déposer une plainte au pénal contre une agression verbale qui a porté gravement atteinte à sa « considération et à son honneur », comme elle s’en est émue dans une interview au dauphiné.com.

« J’ai été blessée et choquée par cette intervention qui s’est faite devant mes enfants […]. Et j’ai eu peur que quelqu’un de plus violent m’agresse. Ceux qui me connaissent le savent : je suis une personne ouverte. Je respecte toutes les communautés et toutes les croyances. J’ai déjà été quelquefois victime de réflexions racistes. Je les ai gérées seule et je ne suis pas dans la victimisation. Mais là je me suis vraiment sentie humiliée en public et devant des enfants. Je ne veux pas laisser passer ça, j’en fais une question de principe », a-t-elle déclaré avec la détermination d’une femme offensée qui attend de la justice qu’elle répare l’outrage qui lui a été infligé en présence de ses enfants, lors d'une rentrée scolaire au goût amer.

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