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Australie : une bannière anti-islam brandie lors d’un match de football unanimement condamnée

Conçue, signée et brandie rageusement par les fauteurs de troubles du groupe d’extrême droite australien « le Front uni des patriotes » (UPF), l’affiche anti-islam appelant en toutes lettres à dire « Stop aux mosquées » l’a plutôt affiché mal vendredi soir dans les tribunes du stade de football de Melbourne, alors que la rencontre au sommet qui opposait l’équipe de Collingwood, surnommée «The Magpies », à celle de Richmond battait son plein, dans une ambiance joyeusement survoltée.
Censée gâcher la fête et chauffer à blanc les esprits, la banderole de la discorde et de la haine s’est retournée contre son concepteur, Blake Cottrell, le porte-parole fielleux de l’UPF, qui n’a convaincu personne de ses bienveillantes intentions en se disant « inquiet pour l’avenir de l’Australie ».
Du président de l’Australian Football League (AFL), Gillon McLachlan, au président du Club de Collingwood, en passant par son homologue du Club de Richmond, qui a condamné sévèrement les insultes racistes proférées à l’encontre de son joueur vedette, le talentueux et très populaire, Bachar Houli, 28 ans, entré dans la légende en tant que premier footballeur musulman à faire des étincelles au sein de l’AFL, tous sont aujourd’hui vent debout contre cette irruption du nationalisme revanchard et islamophobe dans l’enceinte du sport roi, le « footy », à seule fin de détourner l’attention de son ballon ovale qui fait vibrer les foules.

Le célèbre milieu de terrain, Bachar Houli

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« Odieuse, insupportable, profondément offensante », les épithètes ne manquent pas pour qualifier cette bannière hautement inflammable et ont fusé de la bouche même du très remonté Gillon McLachlan, qui entend bien ne pas laisser une telle provocation impunie. « Le footy a une longue histoire derrière lui prônant les valeurs d’égalitarisme et d’inclusion, des valeurs intrinsèques de l’Australie qui font notre fierté. Nous devons veiller à ce que notre sport continue à accueillir tous les Australiens, de toutes confessions et origines », a-t-il martelé, tandis que l’indignation de la ministre des Affaires étrangères, Julie Bishop, résonnait depuis Washington où elle effectuait une visite officielle, déplorant grandement une « action politique malsaine et déplacée » qui n’avait pas lieu d’être sur le terrain du sport.
Particulièrement outré, Eddy McGuire, le président du club de Collingwood, exhorte, quant à lui, à interdire de football à vie les porteurs de bannière néo-fascistes de l’UPF, en insistant sur le fait qu’ils ne représentent qu’eux-mêmes et certainement pas l’ensemble des supporters des « Magpies ». « Il faut faire un exemple ! », a-t-il clamé haut et fort.
De son côté, le club de Richmond serre plus que jamais les rangs autour de son célèbre milieu de terrain d’origine libanaise, Bachar Houli, cible d’injures ordurières, déclarant dans un communiqué : « Bachar Houli, et la communauté musulmane dans son ensemble, méritent mieux que d’avoir à supporter des gens étroits d’esprit qui cherchent à semer la division et la haine ».
Préférant surfer sur les fantasmes islamophobes, pour mieux les exacerber, qu’endosser le mauvais rôle de l’arroseur arrosé, Blake Cottrell, le leader bouillonnant de l’extrême droite australienne, peut toutefois ravaler sa rancœur, remballer sa bannière et se méfier, car les peurs irrationnelles n’ont pas leur place dans le havre de paix du multiculturalisme de l’autre bout du monde.

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