Passée à la postérité, cette brillante intellectuelle française, qui fut tout à la fois responsable du département des sciences humaines au sein du CNRS après la Seconde Guerre mondiale, conférencière, traductrice de Muhammad Iqbal et Jalâl ud Dîn Rûmi, auteure prolifique de plus d’une quarantaine d’ouvrages et spécialiste de la mystique musulmane, embrassa l’islam à l’orée de 1950.
« Lorsque j’ai fait mes premiers pas vers l’islam, après la lecture du livre d’Iqbal, vous pensez bien que cela n’a pas été facile. J’avais été élevée dans la religion catholique par une grand-mère d’origine anglicane. J’avais un mari juif. J’avais le sentiment de faire quelque chose de fou et j’étais parfois d’autant plus désemparée que je n’avais personne pour me guider », confiait-elle en toute sincérité, en mesurant le long chemin initiatique parcouru, semé d’embûches.
Née en 1909, près de Paris, dans une famille catholique issue de la moyenne bourgeoisie dont une partie avait une ascendance aristocratique, Eva de Vitray-Meyerovitch a laissé derrière elle un sillage lumineux, empli du bel islam qu’elle affectionnait tant.
Décédée en 1999, son œuvre permet aujourd’hui à de nombreux Occidentaux d’en comprendre la portée et l’importance pour l’humanité. Le 17 décembre 2008, une cérémonie officielle accompagna la mise en terre du cercueil d’Eva de Vitray-Meyerovitch à Konya, en Turquie, face au mausolée de l’illustre poète persan Jalâl ud Dîn Rûmî, dont elle se passionna pour l’étude de l’œuvre tout au long de sa vie.
« L’islam oblige à reconnaître toutes les communautés spirituelles, tous les prophètes antérieurs. L’islam est le dénominateur commun à toutes les religions. On ne se convertit pas à l’islam. On embrasse une religion qui contient toutes les autres », répétait inlassablement cette chercheuse d’absolu, qui fut l’ambassadrice éclairée du beau visage de l’islam.
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