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Une élue UMP qualifie le Quai d’Orsay de « maison bourrée d’Arabes déguisés »

Faisons un jeu. Imaginez un élu de gauche, musulman et responsable d’une association en faveur des droits civiques des Palestiniens. Celui-ci est invité sur l’antenne de France Culture afin de débattre des rapports diplomatiques entre Paris et l’Autorité palestinienne. Tout à coup, pour dénoncer chez les journalistes du service public ce qu’il estime être un parti pris pro-israélien, le voilà qui s’exclame à propos de Radio France : « Cette maison est bourrée de Juifs déguisés ! ». Cet incident hypothétique s’est réellement produit. A deux ou trois détails près.

En septembre dernier, la Fondation France Israël organisait un dîner-débat au sein du Ministère des Affaires étrangères sur le thème « France- Israël : quelles sont vos relations ? ».

De nombreuses personnalités ont répondu présent : l’écrivain Marek Halter, le journaliste Ivan Levai, la politologue atlantiste Nicole Bacharan-récemment nommée au conseil d’administration de RFI- ainsi que Frédéric Encel, ancien membre du groupuscule extrémiste du Bétar reconverti en « géopolitogue ». Cette discussion de 2 heures peut être entièrement visionnée sur le compteYoutube de la Fondation. En maîtresse de cérémonie : Nicole Guedj, ex-secrétaire d’Etat dans le gouvernement Raffarin, membre du bureau politique de l’UMP et conseillère municipale à Paris. Co-fondatrice de l’Union des patrons juifs de France, cette avocate au barreau de Paris s’était fait remarquer en 2005 pour sa préférence assumée d’une alimentation casher lors de ses mandats exercés au sein du gouvernement : « Ce qui n’est pas facile, dans ma vie de ministre, ce sont les repas. Je mange casher ; dans mon cabinet, tout le monde s’est mis au pas, un traiteur casher nous livre tous les repas. »

« Snobisme » ou sionisme, il faut choisir

Lors du débat de septembre, Nicole Guedj, présidente de la Fondation France Israël, a tenu à affirmer vigoureusement son point de vue (à 2'35)"en réponse à une remarque du journaliste Ivan Levai, inspiré par le concept -fréquemment débattu dans les milieux pro-israéliens- de la « politique arabe de la France ». Aux yeux de ses détracteurs, le Quai d’Orsay serait un bastion systématiquement pro-palestinien et anti-israélien, voire anti-américain. Alors qu’elle anima pourtant sa soirée dans les salons du ministère, Nicole Guedj n’hésita pas ainsi à faire connaître sa conviction intime -curieusement passée sous silence par les journalistes alors présents- selon laquelle l’institution serait une « maison pro-arabe, sûrement bourrée d’Arabes déguisés et dans laquelle le dernier snobisme était d’être arabisant et de parler arabe !».

 

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Certains y verront une boutade mi-chic mi-beauf, d’autres un dérapage inadmissible de la part d’une élue de la République. Le 14 février, Oumma avait déjà  relaté en détail la rencontre atypique entre Alain Juppé et cette responsable  intransigeante d’un groupe politico-communautaire. Visiblement peu soucieux de lui demander des explications à propos de sa stigmatisation des fonctionnaires dont il a la charge, le ministre des Affaires étrangères avait plutôt préféré garantir à son interlocutrice l’existence de « preuves d’amour » de la France envers l’Etat hébreu.

 

 

En retour de cette marque singulière d’affection ? Du mépris, sourire aux lèvres, envers « la politique arabe » du pays, odieusement manipulée dans l’ombre par des « Arabes déguisés ».  L’amour rend aveugle, paraît-il.

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Tags racistes sur la mosquée de Bagnolet

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